Interventions au lieu d’accueil « la Mosaïque » auprès de deux groupes de familles

A la demande du lieu d’accueil Enfants-Parents “la Mosaïque”, une orthophoniste de l’association apo-G a collaboré avec une puéricultrice et une psychologue pour créer un programme de sensibilisation au développement du langage. Ces ateliers ont été proposés à six familles réparties dans deux groupes différents. 

Les objectifs étaient les suivants : 

  • Augmenter les connaissances parentales en donnant des informations validées par la recherche et les neurosciences ;
  • Faire progresser les pratiques parentales sur le plan de la stimulation langagière ;
  • Transmettre des « astuces » destinées à faciliter les interactions langagières ;
  • Au moyen des livres et du matériel non numérique apporté, donner aux familles des modèles d’interaction langagière avec les jeunes enfants.

Une série de quatre ateliers construits sur le partage autour du jeu

Les séances étaient organisées autour du concept de « jeu accompagné » théorisé par Camille Moitel-Bessarra et les activités étaient choisies en fonction des objectifs langagiers définis à l’avance. 

Schéma de Camille Moitel-Bessarra (2021)

Chacune des quatre séances proposées aux deux groupes mettait en avant une posture de communication destinée à capter l’attention de l’enfant et des techniques de stimulation du langage.

Les parents étaient invités à s’intéresser aux productions langagières des enfants selon le principe « d’écoute active » développé par Carl Rogers : cette posture permet de faire savoir à l’interlocuteur que l’attention se focalise sur lui et que son message est entendu et compris.

Le but était de renforcer les compétences de communication des enfants en armant les parents de stratégies d’étayage dont l’efficacité a été démontrée par la recherche : l’expansion (ou allongement), la reformulation, et les questions semi-ouvertes (Levickis et al., 2014). D’autres stratégies sont fréquemment utilisées : la dénomination, la répétition, le commentaire (Bouchard et al., 2010) ou encore l’utilisation d’un langage parallèle « je » ou « tu » et les questions à choix (Boyer et al., 2014).

Les parents étaient incités à s’exercer aux techniques exposées et modélisées par les intervenantes.

L’efficacité des stratégies étant dépendante de l’adaptation à la zone proximale de développement de l’enfant (selon Vygotsky), il a été proposé aux parents de rester centrés sur les intérêts de l’enfant.

En fin de séance, les parents étaient invités à s’autoévaluer sur les techniques présentées et un espace d’échanges leur permettait d’approfondir certains points ou de demander des éclaircissements.

Des évolutions positives observables chez les enfants et chez les parents

Les enfants ont progressé sur le plan du comportement, du temps d’attention, des compétences à la communication, de l’attention aux autres, de la perception du cadre et des limites et sur le plan langagier. 

Toutefois, les éléments liés à la pathologie du neurodéveloppement, à l’anxiété parentale, au niveau d’instruction maternelle, à la distribution des rôles dans les familles et aux déterminismes sociaux économiques paraissent résistants à une action ponctuelle. 

Certains de ces enfants auraient besoin de soins, notamment de séances d’orthophonie : les familles sont inscrites sur listes d’attentes mais le manque de professionnels de santé augmente les délais et ces demandes n’ont pas encore pu être satisfaites !

Une action à poursuivre

Les bons résultats de ces ateliers incitent à poursuivre cette action lancée en 2022 avec d’autres familles ; des axes d’amélioration ont d’ores et déjà été identifiés pour les prochaines sessions. 

Quant aux familles ayant participé en ce début d’année aux ateliers, elles se verront proposer les « ateliers PaPoTo » (Parentalité Pour Tous), pour aller plus loin dans les prises de conscience et les modifications d’attitude des adultes.